blog de SODIA

Les « expatriés » ici semblent complètement déconnectés...
Plus de racine avec leur pays d'origine.
Plus d'attachement « citoyen ».
Il m'est parfois difficile d'avoir une conversation plus poussée avec eux.
La politique ne les intéresse pas, ils ne votent plus depuis longtemps.
L'engagement, le militantisme donc, c'est la même chose.
L'écologie, oui, mais pas pour les mêmes raisons il me semble, je ne suis même pas certaine qu'ils aient compris l'enjeu...C'est plus par économie (par exemple,recyclage de l'eau de pluie car il n'y a pas de source d'eau sur l'ile, et l'eau est réutilisée pr les toilettes)

Parfois je me pose la question sur ce que je dois choisir :
- une vie paisible sur cette île, au soleil, à ne se soucier de presque rien ( que manger ) et oublier le reste de façon égoiste mais certainement plus reposante. (et finalement moins hypocrite puisque l'égoisme est assumé)
- Revenir et essayer d'être une goutte d'eau de plus pr un éveil des consciences, un élan vers un changement de société.
J'ai posé la question à l'un d'eux. Il m'a répondu ( pour se donner lui même bonne conscience?) que dans les 2 cas c'est être égoiste, militer c'est vouloir modeler la société à sa manière.
Donc certes, tout ce que l'on fait, c'est, inconsciemment, certainement pour soi au final. Mais dans leur cas, il me semble que c'est faire l'autruche. Le monde va mal donc je m'exile et ne me soucie plus de rien. C'est tellement plus facile. « Oui, mais on a qu'une vie » .....Une seule vie à se soucier de soi mais sans réellement se poser de questions et se tourner avec empathie vers le monde..Quel ennui alors et quelle tristesse !
Comment peut on oublier à ce point l'autre ? Est ce que parce qu'ils ont "fait" des enfants, ils se sentent accompli ? Leur but est atteint ?
Je devrai leur demander s'ils ont encore des rêves plutôt qu'essayer de parler politique, culture et autres qui effectivement paraissent si subsidiaires sur une Ile où ils n'ont apparemment besoin de rien d'autre ( que la venue de touristes ).