blog de lachaineaupied

En debarquant du KT Ergon a Semarang , l air sature de gaz d echappement m irrita vite la gorge , avant de m enflammer les poumons quand je me lancais au milieu de la dense circulation javanaise . Je regrettais deja les jours sereins au Kalimantan ou je ralais d avoir dans une journee entiere , croise une trentaine de vehicules .


J avais espere que la pluie aurait cesse en ce debut avril ou presque , mais tout les jours j ai droit a ma petite averse . Ce qui n est pas bien grave pour moi , mais bien plus ennuyeux pour les paysans qui sont en pleine recolte du riz
Java est une belle ile , des volcans , des collines boisees , des rizieres , des plages , une paysage spectaculaire malgre un voile persistant , melange d humidite et de pollution .J en vins a l idee que si ce pays etait aussi beau le long des routes moyennes , il le serait d autant plus en empruntant les petites .

Dans le massif de Priangan , je m y aventurais . Je n eus aucun mal a trouver mon chemin mais je ne vis rien qui ressembla de pres ou de loin a une route . Je suivis une piste defoncee , pavee de pierres noires dans les cotes qui devinrent glissantes quand la pluie du jour tomba . Dans la descente cela devint une patinoire .

Heureusement la cordialite des indonesiens ne me fit pas defaut . Cordialite et sourires , moitie de sourire , sourire en damier ou meme sourire a une dent me furent un soutien appreciable dans cette descente longue et ereintante . Je vais dorenavant m en tenir aux routes moyennes qui me laissent au moins l opportunite de profiter du paysage

Des que je tourne le dos , le calendrier en profite pour perdre ses feuilles . Il fallut me resoudre a plus que penser au chemin du retour .
Je suis descendu le coeur lourd a Kumai prendre un peu l air frais du bord de mer et un billet de ferry-boat pour Semerang ( Jawa ) , d ou je rejoindrais Jakarta a velo avec je l espere un peu moins de pluie qu en fevrier et quelques jours a perdre

la curiosite ne tue que les chats

La region a perdu de son relief mais a pris les couleurs sombres et ternes des palmiers a huile . Les plantations s etendent a present a perte de vue .
Nangabulik qui sur ma carte ne se distingue en rien des autres villages que j ai traverses , profitant de la manne oleagineuse devient une ville , j y ai vu des panneaux indicateurs , des feux rouges et plus rares encore au Kalimantan des bornes kilometriques . Toute cette partie du Kalimantan s en enrichit et se peuple . De nombreux javanais viennent ici travailler dans les exploitations ou dans la construction attires par de meilleurs salaires

Je n aurais jamais cru qu une ligne aussi arbitraire qu une frontiere puisse avoir une telle realite . Il m a suffi de passer les postes douaniers des 2 pays pour ressentir une veritable difference de contact avec les gens .

Leurs regards , leurs sourires ou leurs " hello mister " m ont sembles autrement chaleureux . Je ne veux pas dire que les malaisiens ne sont pas sympas , j y ai fait de belles rencontres , mais leur pays est plus polisse dans le sens occidental du terme , les relations entre les gens sont plus distantes . Il est vrai que j ai garde de mes passages en Indonesie une veritable tendresse pour ses habitants , et je sais , comme ce fut le cas avec les nepalais ou les laotiens , que dans ces cas la je perds toute objectivite , et c est tant mieux
Et ce ne sont pas les trois derniers jours de pluie qui vont refroidir mon enthousiasme .

Apres mon precedent passage au Kalimantan j avais craint le pire , mais les routes ont ete bonnes jusqu ici

Ce dimanche a Kuching pour animer la belle promenade le long du fleuve Kuching , des groupes de musiciens de diverses obediences se sont rassembles pour la plus grande joie des passants et de la mienne .
Je restais a ecouter plus longuement un goupe qui s amusait avec des melodies legeres , joyeuses et un peu chaloupees qui se mariaient tres bien avec la lumiere de cette fin d apres midi . Leurs variations sur les jeux interdits m ont rappellees pourquoi je m etais leve ce matin

Kuching ( kucing ) veut dire chat en malais , la ville s est donc choisie le chat comme embleme . Quelle audace

Depuis Brunei , je n avais plus beaucoup vu de palmiers a huile . Quelques parcelles trainaient de droite ou de gauche . Je savais neanmoins qu ils n etaient pas loin
les camions que je croisais etaient charges de leurs fruits , d autres tractaient des citernes vertes estampillees oil palm ,les cheminees noires et fumantes des moulins a huile , les nombreuses pancartes a chaque croisement renvoyant aux diverses domaines de culture

Tout ces signes me demontraient une intense exploitation du palmier a huile dans la region , pourtant je n en vis que tres peu jusqu a Betong ou pendant quelques kilometres ils se sont rapproches et refermes sur ma routes , avant de disparaitre a nouveau . Ce n est pas comme au sud de la Malaisie continentale ou pendant de longues journees j ai roule au travers d un ocean de palmiers a huile
Mais ici l espace est infiniment plus grand , difficile de savoir ce que peut cacher l immensite du Sarawak

Enfin quelque chose a quoi mon regard puisse se racrocher , j avais fini par croire que la terre etait plate