root n roll attitude

Pour la première fois depuis 2000... et des poussières (on ne sait plus) nous avons abandonné nos deux roues pour visiter les Cévennes à pied en août 2019. Nous avons gambadé sur le tracé de Stevenson et nous nous sommes baignées à la source du Tarn. Les bivouacs ont été extraordinaires mais nos vélos nous ont manqué ! C'est donc avec plaisir que nous les avons enjambés à nouveau cette année pour un trip en Franche-Conté.

Après un voyage SNCF masquées jusqu'aux oreilles, nous nous sommes retrouvés à Besançon jeudi soir.
Une pression pour fêter ça sur les bords du Doubs et hop dans le studio loué sur Airbnb pour une nuit de sommeil confortable avant 3 semaines de vagabondage...

Nous quittons notre joli bivouac en longeant la rive gauche du Doubs jusqu'à Saint Hippolyte. La fin du parcours est un chemin chaotique pour VTT, ça nous change du bel asphalte de l'Eurovélo 6 ! Les rituels quotidiens : café en terrasse, faire recharger la batterie solaire, quelques courses, le tour de la cité et hop on renfourche nos montures pour longer le Doubs direction la Suisse sur la D437c peu empruntée et très agréable. Nous squattons un des nombreux endroits aménagés au bord de la rivière pour le déjeuner. Et même si l'endroit n'est pas idéal pour la baignade, je ne résiste pas à piquer une tête. J'en rêvais depuis trop longtemps ! Le tonnerre nous oblige à lever le camp. Nous décidons alors de planter la tente dans un vrai camping à Glère où l'orage éclate après nous avoir laissé le temps de monter notre guitoune. Ouf !

Le départ matinal est laborieux : difficile de trouver la route pour Les Fraivres. Nous nous retrouvons sur une piste caillouteuse et arrosées par une belle averse. Un abri sous les ifs fera l'affaire, de toute façon il n'y a que ça. Ces arbres très hauts, rectilignes et dépourvus de branches sont impressionnants. Pas étonnant que leurs maisons et donc leurs charpentes soient immenses !
Nous regagnons une petite route goudronnée la D211 très agréable et peu empruntée. La départementale 398 jusqu'à Villers le Lac nous offre une belle descente. Le soleil est revenu, ça tombe bien car nous avons prévu de pique-niquer au bord du lac de Chaillexon et d'admirer le saut du Doubs (site 3 étoiles d'après la carte Michelin). Nous complétons notre timide déjeuner par un deux parts de gâteau de ménage, une spécialité locale réalisée ici par le meilleur ouvrier de France. C'est une sorte de tarte avec une base briochée sur laquelle est déposée une mousse légère composée d'oeufs, de crème et d'un peu de sucre. Un régal !
Le lac est finalement à sec et le Doubs ne saute plus mais le site vaut quand même le détour. On se croirait à marée basse au bord de la mer ! Il ne manque plus que les mouettes !!!
Nous sommes chassées en milieu d'après midi par des nuages menaçants. Encore !!! Nous atterrissons dans la boulangerie-pâtisserie du matin, bé oui ils servent aussi des glaces artisanales ! Et pendant que nous nous délectons de notre goûter glacé, dehors c'est le déluge ! 1h30 plus tard, c'est l'hiver : il fait froid, il fait nuit (il est 17h30 !) et il pleut.
Heureusement, un gîte d'étape veut bien nous accueillir à Morteau. Les 5km qui nous séparent de cette ville de la saucisse sont vraiment désagréables mais nous sommes tellement heureuses de ne pas dormir dehors que malgré la circulation, la pénombre et la pluie, nous traçons telles des fusées !
Et le comble, c'est qu'on aurait bien avalé une bonne potée avec de la saucisse... de Morteau mais nos sacoches ne nous dévoilent qu'une soupe lyophilisée forestière !!! La loose !!!

Le ciel est encore bien bouché ce matin. Nous prenons donc notre temps pour refaire nos sacoches. Un café à 10h30 dans un bar à Morteau se prolonge avec une saucisse éponyme pour Hélène et une andouillette pour moi. La pluie a eu raison de nous. Nous ressortons de l'établissement 4h plus tard. La météo est plus clémente et nous avons avancé sur notre retour en train. Malheureusement, il est de plus en plus difficile de voyager à vélo avec la SNCF. Il faut donc anticiper, chose qu'on n'a pas l'habitude de faire en trip cyclo.
Les calories emmagasinées à midi sont éliminées dès la sortie de la ville avec une belle et longue côte pour rejoindre Gilley. Et devinez la trouvaille que l'on fait sur le bord de cette petite route D48 ?! Un gilley(t) jaune, justement !!! Ca tombe bien, on en avait pris qu'un. MDR ! Et c'est avec ce petit trésor que nous passons à proximité de la grotte du... trésor !!!

La voie verte qui mène jusqu'à Pontarlier depuis Gilley est très agréable. A Montbenoît, nous passons voir l'abbaye, assez décevante car actuellement en travaux extérieurs et encerclée par les routes. Nous établissons notre bivouac dans un pré merveilleux où nous observons un magnifique arc-en-ciel suivi d'un beau coucher de soleil. Des petits bonheurs !

Nous hésitons sur le programme du jour car la pluie est bien présente et la météo incertaine.
Après avoir consulté quelques voyageurs de la GTJ (grande traversée du Jura) et fait quelques courses au village, nous optons pour une rando à pied depuis notre emplacement (source du Doubs) jusqu'au Mont d'Or via la Petite Échelle.

18 km plus loin et 520m plus haut, nous ne regrettons pas notre choix. Malgré des nuages encore ça et là, le panorama est grandiose. La vue sur les lacs Léman, Neuchâtel et les Alpes au loin est à couper le souffle !

Bien que la Covid soit encore d'actualité, l'auto-stop fonctionne bien et nous sommes de retour au camping en fin d'après-midi.

Le dîner est à l'image de la journée : un bon repas "maison" au bord du Doubs naissant, accompagné d'un vin blanc local (mélange de cépages de Chardonnay et de Savagnin) avec la vue sur le coucher du soleil...

316 km au compteur sur les routes du Doubs en 10 jours de trip. Lons-Le-Saunier notre ville de retour pour notre train du 25 n'est plus très loin, nous décidons donc d'accéder au département du Jura par la Suisse pour visiter les alentours du lac de Joux. Nous ne regrettons pas notre choix. La D389 en montée ou en descente est vraiment agréable avec un col à 1260m, un passage de douane et des points de vue magnifiques sur la Suisse (dent de Vaulion et le lac). Nous longeons ce long lac en empruntant un itinéraire réservé aux piétons et aux cyclistes. Nous constatons avec plaisir que, contrairement aux Français, les Suisses laissent un accès libre au lac. Leurs maisons ne sont pas clôturées par des grillages et collées à l'eau. La notion d'espace public est bien mieux respectée ici.
Nous rejoignons la longue ligne droite de la D415 à l'heure de débauche et c'est l'horreur ! Autant les Suisses nous doublent avec prudence mais ce n'est pas le cas des "39" frontaliers qui sont pressés de rentrer chez eux et nous dépassent avec mépris !!! Nous dormirons sur les hauteurs du lac des Rousses plus ou moins chez l'habitant, rincées par les 50 km de la journée et cette fin de parcours trop sonore !

Les Rousses est une petite station d'altitude qui attire aussi les touristes l'été. Mais rien de charmant à nos yeux. Un café et on repart. Il est rare que nous empruntions des routes nationales. Les 8 km de N5 qui nous séparent de Morez sont avalés à grand plateau et petit pignon : que de la descente ! Ouf !

Nous perdons du temps à la recherche de Super 95 pour notre réchaud dans cette ville encaissée. Finalement, nous reprenons la route sans carburant. Il est midi, il fait chaud et la portion de N5 qu'il nous reste est en plein soleil et ça monte bien. Dur dur ! Et la galère continue avec la D18, la DDE vient de refaire l'asphalte qui est collant et nauséabond et ça monte toujours. Difficile d'apprécier cet itinéraire alors ! Nous arrivons vers 14h au lac de Bellefontaine après une piste caillouteuse. Nous dévorons notre pique-nique et siestons dans un pré à l'ombre.

Heureusement, nous sommes récompensées par une fin de journée agréable : un papi nous offre 50cl de Super 95 pour notre réchaud, on se lave dans une fontaine, on achète une tablette de chocolat (café/bergamote) dans une épicerie perdue, on prend deux pressions à l'heure de l'apéro à la terrasse du troquet de Chapelle-des-bois et on se dégotte une aire de bivouac bien tranquille avec un beau coucher de soleil ! Ah yes !!!!!

A Chaux-Neuve, nous assistons à un entraînement de saut à ski sur de l'herbe synthétique. Les skieurs donnent l'impression de voler.

La tramjurassienne nous mènera de Foncine-le-haut jusqu'à Les Planches-en-Montagne longeant les gorges de la Saine.

A la recherche d'une épicerie ouverte, nous finirons dans la petite "cantine" de la gare de Pont-de-la-Chaux sans prétention mais le déjeuner fut très correct et l'accueil sympathique.

Nous finirons la journée au bord des lacs de Maclu aux eaux turquoise...

Vendredi 21 Marigny

Les 13 km de la D39 entre Ilay et Doucier sont vite parcourus car essentiellement en descente. Nous sommes doublées par un cycliste local charmant et curieux qui reste à notre vitesse pour discuter un peu. Il nous informe que notre destination, le lac de Chalain s'annonce fréquenté mais qu'il existe de nombreuses possibilités de bivouac.

A l'image des lacs de la veille, sa couleur n'a rien à envier aux lagons exotiques. Et l'eau est à 25 degrés, donc propice à la baignade. Seul bémol : les guêpes, qui perturbent notre pique-nique. Elles nous font faire de belles chorégraphies pour les chasser ou les attraper !

Le chemin qui parcourt le lac est praticable à bicyclette. Après une pause-glace au camping situé à l'est du lac, nous trouverons une petite crique pour notre fin de journée et notre nuit...

Nous arrivons aisément sur les hauteurs de Baume-Les-Messieurs d'où la vue sur le cirque est fantastique. Le vieux chemin piétonnier qui y descend n'est pas accessible à vélo à cause de nombreux passages escarpés. Nous faisons donc demi tour et empruntons la D70E qui s'avère être un petit bijou de descente et un régal pour les yeux !

Baume-Les-Messieurs est un village touristique situé au creux de ce cirque naturel en forme de fer à cheval. Il est également connu pour sa grotte et à son abbaye.

Un apéro en terrasse avec une bière locale et hop nous voilà sur les hauteurs d'un pré pour notre dernier bivouac de ce trip cyclo 2020.

C'est donc à Lons-Le-Saunier que notre cyclo vagabondage en Franche-Comté se termine. Cette ville qui est pourtant la préfecture du Jura ne nous laisse pas une bonne impression. Certes, elle possède la maison de la Vache qui rit, un centre thermal (fermé le jour de notre passage) et un clocher qui sonne quelques notes de la Marseillaise toutes les heures (Lons est la ville natale De Rouget de Lisle ! ) mais il faut porter un masque pour visiter la ville (Covid oblige !) qui pourtant est déserte !!! Impossible de trouver un petit restaurant qui fait du local sympa. Et le camping 4 étoiles qui possède un piscine est malheureusement situé près de la station d'épuration !!!

Cependant, cette dernière journée ne nous gâchera pas les 18 jours passés à sillonner les routes et les chemins de cette belle région...

Et l'année prochaine ? On renfourchera nos éternels vélos pour vadrouiller.... en Irlande !

Oyez oyez !

Le prochain cyclo trip est prévu du 23 juillet au 15 août 2021... en Irlande ! On croise les doigts pour que ça puisse se faire.

Comme sur ce blog nous n'arrivons plus à insérer des photos depuis qq temps, je vous propose de suivre nos aventures via mon compte Facebook : Dorothée Philippe.

Alors à très vite, on a hâte

La rédaction : le site remarche les uploads aussi !

A la ferme du Baulois, l'exploitante agricole nous accueille avec énergie, nous remplit nos bidons, nous conseille sur l'itinéraire et nous garde nos vélos à l'abri le temps de notre balade. Le chemin descend sec jusqu'à la Crampoulotte (refuge fermé situé dans un écrin de verdure sur le GR5). Nous retrouvons des vacanciers dans cet endroit touristique des échelles de la Mort. Ce passage escarpé fut essentiellement utilisé pour la contrebande car de l'autre côté de la rivière se trouve la Suisse. Les échelles furent d'abord construites en bois. Actuellement elles sont métalliques et font davantage penser à des escaliers. Une via ferrata a été aménagée sur les jolies falaises et de nombreux grimpeurs attendent leur tour au point de départ. Aujourd'hui, le temps est nuageux et l'humidité ambiante sur les berges du cours d'eau est propice aux tiques : 2 pour Hélène et 3 pour moi ! Nous faisons demi tour et remontons les rampes de fer jusqu'à la Crampoulotte où nous pique-niquons après une bonne douche à l'eau du puit. L'atmosphère est à nouveau lourde. Nous restons une bonne partie de l'après-midi à bouquiner, observer une belette, siester... Le bonheur ! Un nouvel orage se manifeste encore au loin. Nous remontons fissa et roulons 20km à la recherche d'un nouveau bivouac un peu plus au Sud. Hélène négocie un bout de pré avec le fermier du coin. C'est dans la poche : trop forte !

A 8h du matin, la température de l'air est déjà élevée. Nous enfourchons rapidement nos vélos pour atteindre une petite bourgade : Baume les Dames où nous dégotons un mécano de cycles incroyablement gentil. Un Mc Giver qui nous répare le réchaud tombé en panne la veille. Hélène en profite pour s'acheter une chambre à air de rechange. Heureusement car le soir même Trek le biclou d'Hélène crève au ravitaillement à Clerval sous une chaleur torride. Ici, tout est fermé : restaurants, bars, camping...
Après avoir réparé, nous reprenons la route à la recherche d'un habitant qui veuille bien nous remplir nos bidons. Et là, nous rencontrons "Louloutte" une femme qui nous adopte tout de suite, nous offre de l'eau et nous propose de rester dans leur maison quelques temps. Nous refusons poliment son hospitalité. Elle nous donne alors deux glaces Magnum chocolat blanc et nous filons illico presto les savourer au bord du Doubs... Quelle Doubs-soeur !!!Nous roulons jusqu'à l'entrée d'Appenans où nous plantons la tente en contrebas d'une écluse. La chaleur est toujours écrasante...[color=] [/color]

Nous quittons cette belle Eurovelo 6 à L'Isle sur le Doubs après un café en terrasse et une douche/lessive/vaisselle au jet d'eau du camping fermé (pour raisons de Covid 19) de cette ville étrange. Une incursion dans les terres assez pénible en matinée à cause de la chaleur qui nous coupe les pattes. A Dambelin, nous faisons une pause pique-nique infiniment longue afin de laisser passer les heures les plus chaudes. Encore une fois, nous rencontrons des gens adorables - et cyclos en plus- qui nous conseillent des itinéraires agréables et nous remplissent nos bidons d'eau bien fraîche. À 18h, nous suivons leurs conseils et posons le bivouac dans un pré bien sympa peu avant Villars-Dampjoux.

L'orage a tourné une bonne partie de la nuit et pourtant le lendemain, les nuages ne mettent pas longtemps à disparaître laissant place à un soleil généreux. Nous partons du camping sans payer (impossible de trouver la gérante depuis la veille au soir). Nous attaquons la 201E pour monter sur le plateau avec des côtes à 9%max, heureusement, la route est en pleine forêt. Là-haut, nous goûtons un comté dans une fruitière à la sortie d'Indevillers et nous en achetons une livre. A Trévillers, nous apprécions un sirop de sapin à l'eau et finalement nous mettons les pieds sous la table de ce bon petit resto de campagne. Une pause digestive s'impose au bord des étangs du roy. Un nouvel orage tonne au loin. L'endroit est paisible et propice au bivouac mais nous décidons de reprendre la route car nous souhaitons nous rapprocher des gorges du Doubs pour randonner à pieds le lendemain vers le site historique des échelles de la Mort. ô dégotons pour la nuit un beau pré au lieu-dit Le Baulois.

Le matin, nous visitons Pontarlier et nous sommes agréablement surprises par cette petite ville animée aux immeubles relativement bas qui lui donnent un air de campagne. Et pourtant elle a tout d'une grande (théâtre, commerces...).

A quelques kilomètres de là, le lac de Saint Point nous charme également. Nous pique-niquons aux Grangettes et finissons l'après-midi sur un paddle double, bidonnées. La température de l'eau du lac est agréable et nous permet quelques plongeons et brassées.

Rien ne vaut une pression après une si belle journée. La terrasse en bois du bistrot de la plage nous offre une belle vue sur le lac pour siroter notre boisson. Un moniteur de voile nous indique un petit coin sympa derrière le parc à bateaux pour notre bivouac. Nous dînons et nous installons ensuite notre natte pour dormir à la belle étoile.

Avant de remonter en selle, nous faisons sécher nos affaires sur la plage pendant notre petit déjeuner. La nuit a été étoilée mais très humide. Heureusement, ce matin le soleil est généreux.
La route qui longe le lac de Saint Point puis celui de Remoray-Boujeons (on fait qu' ça !) est peu fréquentée et les points de vue ne manquent pas. Le vent se lève, face à nous comme toujours et le ciel se couvre. Nous arrivons à Mouthe sous la pluie, frigorifiées et regrettons de ne pas avoir pris nos mou-Mouthe ! Nous poussons jusqu'à la source du Doubs où nous plantons la tente dans le petit camping municipal bien entretenu au pied des pistes de ski. Nous nous endormons en nous disant que Mouthe est fidèle à sa réputation d'être le village le plus froid de France...

Lons-Le-Saunier notre ville de fin de trip est vraiment proche et il nous reste encore 3 jours avant le départ. Le ciel étant nuageux, nous optons pour randonner à pied le long des cascades du Hérisson (c'est le nom d'une rivière ici). Demi-tour, donc !

La D326 nous mènera au Point de départ de la balade. Le chemin est bien balisé et de nombreux touristes ont eu la même idée que nous. Le site reste tout de même spectaculaire avec une belle série de cascades majoritairement à sec ! Le Jura aussi souffre de la canicule et du manque d'eau l'été depuis deux ans. Malgré tout, ce site naturel classé reste le plus visité du département.
Nous bivouaquons à Chambly, hameau isolé situé entre deux petits lacs.