blog de Caminoalain

Arrivé à 8h30 en compagnie de Jean Guy et de Michael, Mauricien rencontré peu après Pamplune. ..on le rejoint 1km avant Santiago.
La cathédrale à midi, pour la messe des pèlerins est bondée, nous avons la chance d'assister à la séance rare du "botafumero", immense encensoir qui se balance, il était destiné à masquer l'odeur des pèlerins amassés dans l'église (Photo). ...je me suis douché avant pourtant.
La messe est chargée d'émotion....beaucoup de chants. J'ai une pensée émue pour ma femme Myriam qui souffre du dos, pour ma maman, mes enfants, ma famille. Jean Pierre et Jean Guy ont été des compagnons de route indispensables à l'accomplissement de ce projet.
En cette journée, je n'ai pas oublié Anne et Vincent de Buc, Geneviève et Michel au Muret et nos hébergeurs que je ne peux pas tous nommer. J'ai emporté un peu de vous tous au gré de ces nombreux kilomètres jusqu'ici, je suis fier d'y être parvenu.
Malgré ce que vous avez pu lire, ça n'a pas été tous les jours facile mais on a su préserver l'essentiel pour repartir le lendemain.
61 jours continus de marche, je reviens samedi à Buc après un passage à Fisterra (en bus) pour reprendre ma place.....J'ai hâte d'y être.

Toute la journée notre odorat à été sollicité. Avec la pluie fine qui succédait au soleil, les chemins creux bordés d'arbres centenaires et les forêts d'eucalyptus dégageaient des odeurs très agréables, difficile à décrire, je vous laisse imaginer avec une photo de sous bois....Par contre c'était aussi la période des épandages de lisier, ils ont dû se donner le mot car on en a vu plusieurs dans la journée...on a aussi traversé des fermes d'élevage de bovins....beaucoup de parfums forts variés se sont succédés tout au long de la journée.
Nous sommes arrivés involontairement à Lavacolla vers 16h30, bien bien fatigués, nous cherchions un hébergement depuis 10km. Le bon côté c'est que nous sommes à 10km de Santiago, demain matin nous y serons...enfin.

La borne 100 est derrière nous, on est tentés de finir vite mais d'un autre côté la région est belle, beaucoup d'Albergues accueillantes où on aimerait s'arrêter pour la nuit, beaucoup de lieux chargés d'histoire où on voudrait passer du temps.... Ici le dernier roi Wisigoth: Witiza (701 709) à donné son nom à la ville: "Palais de Rei".... Ici un hôpital pour pèlerins fondé en 856 existait toujours en 1811...
Impossible de ne pas parler des célèbres "Horréos" de Galice, on en a vu beaucoup sur le chemin, ce sont des anciens greniers à céréales (sans doute pour éviter que les rongeurs ne sévissent). Chaque maison en possédait, ils sont maintenant rénovés et mis en valeur avec fierté.(photo)
Desolé, mais on a préféré avancer vite, c'est vrai que l'on a hâte d'arriver.

Nous y sommes. ..moins de 100km ce soir à Portomarin. Le 21 Avril c'était les 1000 à Moustey dans les Landes avec Michel et Geneviève que je salue au passage.
Santiago était encore loin dans mon esprit, maintenant il est à portée de main, même si on annonce 3 jours de pluie à partir de demain, dans 4 jours on y sera.
Nous trouvons de plus en plus de monde sur le chemin, beaucoup ont commencé à El Cebrero ou Sarria pour avoir leur Compostela validée, il faut au minimum 100km. Très peu portent leurs bagages. ..peut être n'ont - ils pas les moyens physiques nécessaires?... c'est un autre chemin de mon point de vue...facile sans souffrance pour une grande majorité.
Nous sommes partis de Triacastela ce matin. Nous avons passé Sarria dans la matinée pour continuer sur Portomarin. Les chemins creux bordés d'arbres centenaires avec des ruisseaux qui coulent partout, on se croirait en Bretagne. On nous avait dit que la Galice était très belle, je confirme, c'est beau.

El Cebrero: Depuis le IX siècle est un refuge pèlerins niché à 1300 m d'altitude. En 1072 le village est confié à l'abbaye d'Aurillac plus tard rattachée à celle de Cluny. En 1487 la mauvaise conduite des moines Français (qu'ont ils donc fait? ) fit rattacher El Cebrero aux Bénédictins de Valladolid.

Partis tôt pour les 13km d'ascension dans la fraîcheur, nous atteignons El Cebrero en Galice en matinée. Le village est devenu un lieu touristique avec des hôtels mais il garde un cachet surprenant, personne n'a pu nous dire ce que les moines de Cluny avaient fait de mal, on continue l'enquête. Avec le beau temps, l'ascension nous a donné à voir des paysages magnifique, on en profite car on ne reverra plus ces altitudes. Nous passons le col de San Roque altitude 1300m sous le pelerin immobile (photo)
Nous poursuivons sur Alto do Poio ou nous devions nous arrêter mais vu la tristesse du lieu nous décidons de faire la descente de 600m de dénivelé jusqu'à Triacastela.

Depuis Trabadelo, c'est un paysage vallonné de vignes, mis en valeur par le soleil rasant, j'ai pris de belles photos. C'est là que nous rencontrons Peter, jeune Hongrois de 35ans. Il nous raconte sa vie, il était éleveur de chevaux avec des emprunts qu'il n'a pu rembourser la crise venue. Sa femme l'a quitté, les banques lui ont pris ce qu'il avait. Depuis 2ans il sillonne les chemins de Compostelle sans argent avec sa maison sur le dos. ..Un sac de 20kg... On lui a donné un chiot la semaine dernière, un pèlerin lui a offert les 35€ des vaccins. Il travaille de temps en temps pour subsister mais ce soir il plante sa tente à Villafranca au bord du torrent, c'est Vendredi soir, il espère faire des rencontres féminines. ...Il me dit être très heureux à vivre ainsi pour le moment.
Nous faisons souvent de belles rencontres en cheminant, celle ci nous a touchés.
Pour notre part, pas de camping à Villafranca, nous continuons la route et nous stoppons à Vega de Valcarce, il est 14h30 et il fait TRÈS chaud. La vue d'un Albergue au bord du torrent entouré de pelouse nous a convaincus de poser notre sac là.

Partis à la frontale de Rabanal, nous atteignons le joli petit village de Foncebadon au lever du soleil pour le petit déjeuner dans la première des 2 Albergues. Les paysages et la lumière au lever du jour sont fabuleux avec les neiges qui subsistent au loin, les oiseaux. C'est le meilleur moment de la journée et peut-être plus. .
Nous atteignons ensuite la célèbre Croix de Fer juchée au sommet d'un monticule, c'est le sommet ou presque du Camino 1500m, chaque pèlerins y jette une pierre, la tradition.
Ensuite c'est la descente vertigineuse vers le superbe village de El Acebo, il y en aura d'autres tout aussi magnifiques.
J'ai voulu vous faire vivre cette journée car, sous un beau soleil, c'est l'une de mes plus belles depuis le départ de Buc.
Revenons à Foncebadon, ce fut un village prospère il y a 1000 ans. Un haut lieu spirituel, Le roi d'aragon, Ramiro II y convoqua même un concile. Tombé en ruine depuis longtemps, il revit depuis une dizaine d'année, beaucoup de pèlerins veulent y faire escale, la nuit dernière des lits de fortunes ont été installés un peu partout dans le village mais personne n'a été laissé au dehors. ..
Après cette belle matinée, nous avons passé Ponferrada et poussé jusqu'à Camponaraya.

A 1100m d'altitude, sur le chemin de Compostelle, le village est prospère vers l'an 1120, il possède même une Commanderie Templière. Depuis les temps ont bien changé.
Il y a 20 ans, le village était en ruine, c'est alors que Compostelle se développe, les Anglais de la "Confraternité de St James" (où nous séjournons aujourd'hui) s'y installent et depuis le village reprend vie: des restaurants, des refuges pèlerins, des commerces. Tout le village est joliment rénové, il est magnifique et son économie est tournée vers le pèlerinage...On peut aussi s'y faire masser. ..Les pieds.
Longue étape pour arriver au village, le massage était le bien venu à l'arrivée. Demain ça monte et ça descend, on fera pour le mieux.
Pour ceux qui veulent m'envoyer un message, merci d'utiliser le mail: alain.chabilan@sfr.fr

Impossible de quitter cette belle ville de Léon sans parler du mariage du CID qui s'y tint en 1072 car Chiméne y était paroissienne. La romance le dît:
[i]"Elle sortit de la messe de relevailles
A Saint Isidore de Léon, la Noble Chiméne Gomez, l'épouse du CID, le grand Chevalier errant."[/i]

Pour notre part, nous avons quitté Leon à la levée du jour, nous voyons des Chevaliers errants régulièrement sur le chemin marchant vers l'ouest comme nous, ils sont seuls , rarement accompagnés de leur Chiméne.

Nous sommes arrivés dans une belle Albergue, à Hospital, tout le monde participe à la confection du repas après avoir passé l'après midi sur la pelouse ensoleillée, nous avons passé un bon moment. Demain nous nous approchons des montagnes, il faudra lever les genoux.

Leon, dernière grande ville avant Santiago, nous y sommes arrivés ce midi, nous sommes installés en plein centre historique au Monastère Bénédictin. Nous avons une après midi de vacances bien méritée pour visiter cette belle ville.
La ville fourmille de pèlerins en cette fin d'après midi, son économie en dépend largement, on trouve des représentations de St Jacques partout en voici une. ....Un peu d'histoire
Leon, ville légionnaire en l'an 70, le Centurion San Marcelo à la tête de la légion VIII Gemina fonde la ville. La ville gardera le nom de Legionis qui deviendra Léon. La ville est envahie par les Musulmans en 717 et reconquise en 850, elle devient la capitale du royaume d'Ordono II. Plus tard elle perdit ce statut pour se fondre dans le royaume de Castille.

Ils voulaient faire quelque chose de différent, d'exceptionnel dans leur vie, ils ont 30 ans, ils sont Russes, ils sont frère et soeur. Ils ont laissé leur conjoint et leurs enfants .Ils ont démarré de St Jean Pied de Port le même jour que nous, nous les voyons régulièrement aux étapes, ils font entre 30 et 40km par jour, Alena a les pieds en sale état depuis plusieurs jours mais elle marche, elle ira voir le docteur à Léon mais elle reprendra la route le lendemain. On voit beaucoup de gens animés d'une volonté sans limite, ils iront à Santiago, rien ne les arrêtera, pas même des ampoules sévères (photo avec Alex)
La marche du Camino, c'est l'occasion pour beaucoup de se dépasser, de tester ses limites. ...

Nous cheminons depuis plusieurs jours dans des paysages d'agriculture céréalière sur des étendues à perte de vue qui nous font penser à la Beauce mais avec des valons assez prononcés. Nous sommes autour de 800m d'altitude et les cultures ne semblent pas souffrir du manque de pluie, nous non plus. ...
J'ai pris les commandes d'une moissonneuse batteuse mais ce n'est pas la bonne période....
Aujourd'hui, pas facile de trouver un hébergement, nous avons dû pousser jusqu'à Moratinos (7km avant Sahagun)

Villarmentero de Campos, tout petit village d'agriculteurs après Fromista possède une Albergue rustique où nous faisons halte, 30 habitants. Par chance c'est la fête au village dans le seul endroit où il y a un bar/restaurant. ..l'Albergue. Nous passons une soirée mémorable à les écouter chanter, échangeant avec eux par gestes car aucun ne parle autre chose que l'espagnol.
Il a fait très chaud, passage en sandales pour faire respirer les pieds et éviter les ampoules. Il y 2 Allemandes avec nous dans l'Albergue, elles ont les pieds remplis d'ampoules et veulent repartir demain...
Demain, nous partirons tôt pour éviter les chaleurs.

En 1145, le roi de Castille Alphonse VI confia aux "Antonins" Chanoines d'obédience Française le Couvent de St Antoine à Castojeriz pour soigner les pèlerins malades de l'erysipele (sorte de cangrègne douloureuse apparue au X° siècle).Les Antonins avaient crée leur ordre dans le Dauphiné antérieurement.
Les moines ici venaient donc au devant des malades qui arrivaient sur le chemin en leur jouant de la flûte et les malades venaient aussi en pèlerinage sachant qu'ils se feraient soigner ici.
On retrouve des Hôpitaux pour pèlerins tout au long du chemin dans presque toutes les ville, le premier qui se visite est à Pons au sud de Saintes. Il y a même un cimetière attenant.
De nos jours peu de pèlerins passent par l'hôpital, nous en avons vu un (Français) dont l'état des pieds faisait peur 2 jours après, il voulait repartir dès la guérison.
Pour notre part on fait très attention à nos pieds chaque jour surtout depuis l'augmentation de la cadence et l'hôpital n'est pas pour nous.

Impossible de ne pas parler de la cathédrale Santa Maria de Burgos. Sa visite dure une heure, c'est la plus belle d'Europe disent - ils... je confirme, avec ses 2 nefs, son cloître, deux sacristies,17 chapelles, le tout débordant de richesse...c'est grandiose.
A Burgos, il y a aussi les tombeaux du Cid et de Chiméne..je vous laisse faire les recherches....
Pour en arriver là, nous sommes partis de Villafranca ce matin à 7h, sans se fixer de but à atteindre mais chemin faisant, non conquis par les Albergues intermédiaires, nous avons rejoint le centre ville de Burgos. La ville regorge de pèlerins, beaucoup cherchent encore un hébergement à 7h du soir, même les hôtels sont complets. Il va falloir jouer des coudes demain sur le chemin vers Santiago.

On entend parler de cette légende tout au long du chemin. En fait cela se passe ici à Santo domingo ou nous sommes ce matin, en voici l'histoire:
Un couple avec leur fils de 18ans sur le chemin de Compostelle vînt vénérer les reliques de Santo Domingo de Calzada. La fille de l'aubergiste où ils descendirent, tomba amoureuse du jeune homme et face à son indifférence se vengea en plaçant un verre en argent dans son bagage. Elle dénonça le vol et le jeune homme fut pendu. Lorsque les parents allèrent voir leur fils pendu, ils l'entendirent leur révéler que Santo Domingo l'avait maintenu en vie. Ils allèrent voir le juge qui leur dit que "leur fils était aussi vivant que le coq et la poule rôtis qu'il s'apprêtait à manger" sur ce fait, le coq et la poule se mirent à chanter et le jeune homme fut dépendu.
Heureusement, les temps ont bien changé, on ne courre plus de tels risques.
Nous sommes à Villafranca ce soir, 40kms avant Burgos.

Nous nous retrouvons dans l'Albergue de Santo Domingo ce soir avec 3 pèlerins que nous avons rencontrés plusieurs fois depuis Ronceveaux: Celia de Barcelone, Gilberto de Puerto Rico et Guillermo de Caracas, ils marchent ensemble depuis Ronceveaux, ne se connaissaient pas avant. Ce soir, nous avons dîné avec eux, fait les courses, partagé nos plats, nous avons bien ri.
Nous avons vu Julian, un jeune Allemand rencontré sur le chemin, il porte 30kg (toile de tente, rechaud. .) ce soir il dort en gîte, il est parti de Toulouse il y a 5 semaines, il partage sa soirée avec nous et beaucoup d'autres.
Demain nous avons prévu de nous retrouver 30km plus loin si tout va bien.

Après avoir quitté la France, nous quittons la Navarre à Viana, et le territoire de feu Henri IV. Viana est un superbe village fortifié. César Borgia, fils du pape Alexandre VI y est enterré, il est mort au combat à la tête de l'armée du roi de France.
Nous rentrons dans la Rioja et ses vignes, sa capitale Logrono.
Jean Guy, mon copain de route se sent mieux, sa tendinite s'est calmée, nous décidons de pousser jusqu'à Navarrette, joli village sur un piton rocheux plutôt que rester dans une grande ville, on va aussi goûter un bon Rioja (photo du vignoble) et un bon dîner...on l'a bien mérité, on a mangé du pain et des fruits secs à midi.
Au gite,nous retrouvons plusieurs pèlerins que nous avons vus à Ronceveaux.

Peu après Estella, le domaine viticole d'Irache, il est écrit sur le mur:"Pelerin, si tu veux arriver à Santiago -avec force et vitalité- de ce grand vin avale un coup et trinque à la félicité" ..On ne s'est pas fait prier..la porte était ouverte, il suffisait de se pencher...même si c'était à 8h juste après le café con leche croissant..mais il le fallait bien pour affronter le vent froid qui ne nous à pas quitté de la journée.
Chemin faisant, nous avons atteint Los Arcos, visité son église...remarquable...pourtant on en a vu beaucoup sur le trajet.
Grâce aux vertus du vin d'Irache, nous avons poussé jusqu'à l'Albergue de Torres del Rio pour raccourcir la longue étape de demain vers Logrono.

Mon vocabulaire en Espagnol s'enrichit, avec les autres pèlerins et les Espagnols rencontrés, c'est à la tête du client, au choix, à longueur de journée. Le soir c'est un autre vocabulaire : cerveza, vino, jamon, patatos.
Depuis qu'on est en Navarre et plus particulièrement depuis Pampelune, le chemin est très bien entretenu, sentiers empierrés, pavés, et larges qui serpentent dans le bocage vallonné. Les villages sur les hauteurs se suivent : Maneru, Cirauqui, Lorca, Villatuerta. On traverse la vigne, les oliviers, les amandiers, les figuiers, les cultures céréalières. C'est fini la boue et les ornières.

J'ai trouvé repos à Estella dans l'Albergue municipale. On est 80 pèlerins dans les dortoirs, toutes les nationalités sont présentes.
Après quelques verres de vin rouge c'est buenos noche.

La Sierra du Pardon, à 700m d'altitude, c'est le passage des pèlerins venant de Ronceveaux, Pamplune et se dirigeant vers St Jacques.
On raconte que les pèlerins y obtenaient le pardon de leurs péchés après l'avoir franchi...s'ils n'en revenaient pas...Un groupe de pèlerins métalliques à été installé en souvenir de cette croyance.
Nous sommes arrivés à Uterga ce soir (peu avant Puente la Reina) après avoir visité Pamplune, sa citadelle, sa cathédrale, son cloître et son musée.
Ce soir nous dormirons sereins, nos péchés ont été pardonnés, il ne reste que 700 km.

Le prieuré de Roncevaux accueille 400 pèlerins l’été. Nous sommes déjà plus de 200 dans des chambres modernes de 32 lits. La cérémonie du lever est un grand moment ; tous les hospitaliers se transforment en troubadours à 6 heures du matin pour nous réveiller sur le chant du pèlerin, mais en anglais. Voilà ce que ça donne :

Tous les matins nous prenons le chemin,
Tous les matins nous allons plus loin.
Jour après jour, St Jacques nous appelle,
C’est la voix de Compostelle.
Ultreïa ! Ultreïa ! E sus eia Deus adjuva nos !

Le prieuré bourdonne comme une ruche et à 7 heure, une longue colonne s’étale sur le chemin. Impossible de se perdre, les pierres sont patinées par les millions de pas et les chemins creusés sont souvent pierrées.
Les mêmes têtes se doublent régulièrement et s’échangent les banalités d’usage ponctuées du « Bon camino ». Fini la sérénité et JP décide d’interrompre le chemin à Zubiri. Alain ne sera pas tout seul, car depuis Saint-Jean Pied de Port, Jean Guy nous accompagne. Un nouvel attelage vient de se former !

Il règne sur St Jean Pied de Port une atmosphère de compétition.
Les américains, les anglais, les coréens et tout le reste de la planète vient de débarquer, détroussant toutes les boutiques de randonnée. Tous se préparent pour l'épreuve mythique de St Jacques, l'étape de Roncevaux, 27 kms avec 1400 m de dénivelé. Alain en profite pour mettre la pression aux nouveaux arrivants. On voit perler la sueur sur leur front.

Nous avons le bonheur de bénéficier d'un beau soleil le matin et cette étape va s'installer comme l'une des plus belles. Nous avalons tranquillement les kms et arrivons en bonne forme. Nous sommes plus de 200 en arrivant au gîte, et il ne faut pas trop compter sur le français pour se faire comprendre.

Décidément, les épreuves ne sont jamais là où on les attend et il faut prendre chaque pas l'un après l'autre.