Le 02/08/11, 20:52
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"Était-ce elle, était-ce moi, je ne sais pas, je ne sais plus, et puis quelle importance?
L'idée était née de nul part, d'un mot, d'une impression, [...] et si nous partions au Japon?"
Tout a commencé le matin du 02 Août 2011. Les yeux dans le vague, encore lourds de sommeil, le café qui prend le tiède et la clope au coin du bec. Dehors un soleil farouche éclairait Rouen, la journée allait être chaude. Comme d'habitude pas un mot pour perturber la phase d’éveil, pelotonnée prêt de moi ma belle lisait un livre pendant que je zonais dans le brouillard. Rien n'aurait alors put nous faire soupçonner le projet qui allait venir se crasher dans notre avenir, non, rien, un matin comme les autres je vous dit.
La discussion s’installa, des choses et d'autres, le travail, notre séjour à Venise en septembre prochain, l'abat jour qui n'était pas droit. Était-ce elle, était-ce moi, je ne sais pas, je ne sais plus, et puis quelle importance? L'idée était née de nul part, d'un mot, d'une impression, d'une odeur peut être.
- Et si nous partions au Japon?
Nous sommes tout deux resté incrédules devant cette idée. Certes j'avais toujours eut envi de voir ce pays. Non qu'il m'attirait particulièrement au sens géographique, historique ou même touristique, non, le mot le plus juste serait peut être qu'il m'intriguait. Je nourrissais à l'égard des nippons et de leur société une curiosité de xénologue, j'entends par là que mon incompréhension des codes, du mode de vie, et de la culture japonaise titillait en moi une envie de recherche et de discernement. Cela ce traduisait par un goût prononcé pour les films de ]Kitano et de Myazaki, pour quelques volumes de Mishima, pour l’esthétique des estampes, et pour la musique de Kodo ainsi que le son du shamisen. Mais cela s’arrêtait là.
Bref, nous étions mon aimée et moi devant cette idée qui venait d'éclater en plein réveil. Pourquoi pas? Oui, en effet, pourquoi pas. Et bien parce que voilà, nous en revenons toujours là, ce qui met à vif le nerf de la guerre, la délicate question d'argent.
Nous étions tout deux pourvus de revenus qui nous classaient en plein centre de la classe moyenne, milieu "Middle Class", c'est dire que nous étions au cœur des choses économiques. Certes nous n'avions pas d'enfants à charge, ce qui nous permettait d'avoir des loisirs réguliers sans trop regarder à la dépense. Mais deux projets étaient déjà sur les rails, et pas des moins couteux : quatre jours à Venise ce mois de septembre, et un déménagement que nous escomptions pour la fin d'année. Il semblait évident qu'ajouter un voyage aux antipodes à tout cela aurait causé à nos banquiers une crise d'apoplexie pour laquelle le remord nous aurait rongé jusqu'à la moelle.
Ainsi donc, malgré la faiblesse des connexions neuronales à cette heure matinale, nous en sommes vite arrivé à la conclusion qu'il allait falloir renoncer à l'une de ces entreprises. Le voyage à Venise? Ah ben non, c'était trop tard maintenant, et puis ce serait notre anniversaire, et nous avions réservé, et les gondoles, bref, nous ne tirerions pas un trait sur Venise. Ne restait alors que le déménagement ou le Japon. Et après tout, notre appartement était-il si petit? Et puis, lorsque nous aurions des enfants, aurions nous encore l'occasion de faire un tel voyage? Et puis, LE JAPON merde! Nous avions tout deux compris.
Nous nous sommes regardés, un sourire plein d’inattendu sur le visage.
- Mon aimée, l'année prochaine nous partons au Japon.
C'est ainsi que nous avons bifurqué à la croisée de chemins qui n'étaient pas là quelques minutes plus tôt, une destination qui s'ouvrait vers l'inconnu, vers tant de questions. Quand allions nous partir, où allions nous séjourner, combien valait un yen, comment disait on bonjour en japonais, combien coutait le trajet, et le Japon, c'est quoi d’abord? Et puis d'autres encore, des questions don nous ne soupçonnions même pas l’existence, des questions tapies dans l'ombre administrative, culturelle, des questions cruciales, des questions bêtes,...
Mais je vous raconterais tout cela la prochaine fois.
La discussion s’installa, des choses et d'autres, le travail, notre séjour à Venise en septembre prochain, l'abat jour qui n'était pas droit. Était-ce elle, était-ce moi, je ne sais pas, je ne sais plus, et puis quelle importance? L'idée était née de nul part, d'un mot, d'une impression, d'une odeur peut être.
- Et si nous partions au Japon?
Nous sommes tout deux resté incrédules devant cette idée. Certes j'avais toujours eut envi de voir ce pays. Non qu'il m'attirait particulièrement au sens géographique, historique ou même touristique, non, le mot le plus juste serait peut être qu'il m'intriguait. Je nourrissais à l'égard des nippons et de leur société une curiosité de xénologue, j'entends par là que mon incompréhension des codes, du mode de vie, et de la culture japonaise titillait en moi une envie de recherche et de discernement. Cela ce traduisait par un goût prononcé pour les films de ]Kitano et de Myazaki, pour quelques volumes de Mishima, pour l’esthétique des estampes, et pour la musique de Kodo ainsi que le son du shamisen. Mais cela s’arrêtait là.
Bref, nous étions mon aimée et moi devant cette idée qui venait d'éclater en plein réveil. Pourquoi pas? Oui, en effet, pourquoi pas. Et bien parce que voilà, nous en revenons toujours là, ce qui met à vif le nerf de la guerre, la délicate question d'argent.
Nous étions tout deux pourvus de revenus qui nous classaient en plein centre de la classe moyenne, milieu "Middle Class", c'est dire que nous étions au cœur des choses économiques. Certes nous n'avions pas d'enfants à charge, ce qui nous permettait d'avoir des loisirs réguliers sans trop regarder à la dépense. Mais deux projets étaient déjà sur les rails, et pas des moins couteux : quatre jours à Venise ce mois de septembre, et un déménagement que nous escomptions pour la fin d'année. Il semblait évident qu'ajouter un voyage aux antipodes à tout cela aurait causé à nos banquiers une crise d'apoplexie pour laquelle le remord nous aurait rongé jusqu'à la moelle.
Ainsi donc, malgré la faiblesse des connexions neuronales à cette heure matinale, nous en sommes vite arrivé à la conclusion qu'il allait falloir renoncer à l'une de ces entreprises. Le voyage à Venise? Ah ben non, c'était trop tard maintenant, et puis ce serait notre anniversaire, et nous avions réservé, et les gondoles, bref, nous ne tirerions pas un trait sur Venise. Ne restait alors que le déménagement ou le Japon. Et après tout, notre appartement était-il si petit? Et puis, lorsque nous aurions des enfants, aurions nous encore l'occasion de faire un tel voyage? Et puis, LE JAPON merde! Nous avions tout deux compris.
Nous nous sommes regardés, un sourire plein d’inattendu sur le visage.
- Mon aimée, l'année prochaine nous partons au Japon.
C'est ainsi que nous avons bifurqué à la croisée de chemins qui n'étaient pas là quelques minutes plus tôt, une destination qui s'ouvrait vers l'inconnu, vers tant de questions. Quand allions nous partir, où allions nous séjourner, combien valait un yen, comment disait on bonjour en japonais, combien coutait le trajet, et le Japon, c'est quoi d’abord? Et puis d'autres encore, des questions don nous ne soupçonnions même pas l’existence, des questions tapies dans l'ombre administrative, culturelle, des questions cruciales, des questions bêtes,...
Mais je vous raconterais tout cela la prochaine fois.