11 kilos 7

KPG

Voila quelques jours que je n'ai plus poste sur ce blog, et depuis, de l'eau a coule sous le pont de la riviere Kwai.

Avec un peu de retard, je reviens pour vous parler de Bangkok. Cette ville semble cacher de multiples ambiances. Dans le centre, tres touristique, les commercants sont avenants, voire envahissants. Non, en fait, objectivement, ils sont carrement ultra-lourds ! Vous ne pouvez pas faire cinq metres sans qu'un type vous propose un service ou un objet a acheter. Je deambule un moment dans ces rues agitees le premier jour puis, n'ayant pas le courage d'attendre le septieme pour me reposer comme d'autres, je decide de rejoindre en touk touk l'auberge de jeunesse ou j'ai reserve un lit, au Sud du quartier de China Town.

Le trajet sera epique ! Alors que j'ai montre mon plan et donne le nom de la grande rue tout proche au conducteur, nous devons nous arreter cinq ou six fois pour demander de l'aide aux habitants du quartier. Pas naif pour un sous, ou plutot pour un bath thailandais, je ne me laisse pas avoir quand il me conduit, d'un air assure, jusqu'a une auberge qui n'est pas la mienne. Nous reprenons donc le touk touk et continuons a chercher. Quand il s'aventure dans un dedale de petites rues et qu'il s'arrete sous une sorte de hangar glauque, je me dis que je suis foutu s'il a decide de me depouiller avec des copains maitres de boxe thai. Ca aurait fait une histoire sensationnelle a raconter. Ce ne sera pas le cas. A bien y reflechir, je ne m'en plains pas trop.

Une fois a l'auberge, je fais connaissance avec mes collocs de dortoir puis je sors pour acheter de l'eau. Ici, personne ne se risque a boire celle du robinet. On conseille meme de boire de l'eau gazeuse pour etre sur de sa qualite. Comme mes papilles n'en raffolent pas, je me contente d'eau plate achetee en supermarche et dont le bouchon est "cachete". Ainsi, pas de gaz dans l'eau, et pas d'eau dans le gaz entre mes papilles et moi. A partir de 18h, j'entame une sieste-nuit qui durera jusqu'au lendemain midi. Il faut dire que j'avais dormi environ 10 heures en tout lors de mes trois dernieres nuits.

Mon lundi est consacre a la decouverte du quartier de China Town. Je le parcours a pied, plan a la main, me reperant a l'aide des quelques rues indiquees en anglais sur ma modeste carte. Ici, il y a des temples un peu partout. La plupart sont ouverts et gratuits. En debut d'apres-midi, je m'aventure dans l'un d'eux. A l'interieur, je suis le seul etranger et pas une seule ecriture n'apparait dans notre alphabet. C'est vraiment une culture differente de la notre... meme si y'a une statue de soldat qui a la meme coupe qu'Olivier Giroud ! Comme quoi, personne n'a le monopole du ridicule !

Un peu plus loin, je commande, en mimes, un plat a emporter qu'on me sert avec des baguettes. J'etais au point la derniere fois que j'avais mange de cette maniere mais la, je dois bien avoue que je galere un peu ! J'ai fini ma barquette, mais je mentirais si je disais que ca a ete facile !

Le soir, quelle ne fut pas ma joie de voir mon repas accompagne d'une cuillere !

Alors que je m'apprete a rentrer a l'hotel, je m'aventure dans dans une ruelle sombre avec l'espoir qu'elle debouche su un joli point de vue sur la riviere, mais avant d'aarriver au bout, je vois une bande de jeunes en train de jouer au volley avec une petite balle en osier tresse a l'aide des pieds et de la tete. Intrigue par ce jeu dont je n'ai que rapidement entendu parler sur internet, j'observe le spectacle. Puis les autochtones m'invite a jouer avec eux. Je ne me fais pas prier et, pieds nus, je remplace le serveur d'une des deux equipes. Ensuite, mon experience de footux me permet de realiser quelques jolis coups au poste d'aillier gauche (surement le plus technique puisqu'en plus du trottoir tout proche, il faut prendre en compte la plaque d'egout qui est dans cette zone !). Une belle surprise et un grand moment que ctte partie de sepak takraw !

Finalement, c'est ca le Bangkok que je prefere ! Le Bangkok des petites rues et des "petites gens", loin de l'agitation marchande du centre, et pourtant si proche geographiquement...

Voilà, c'est parti ! Et plutot pas mal. Je suis arrive a Bangkok dimanche matin. Mais l'histoire commence le samedi 4 octobre, dans le metro puis le RER parisiens. A ce momet la, j'ai un peu la boule au ventre, comme un eleve de 6eme le jour de la rentree. Il faut etre tres culotte ou inconscient pour entreprendre un voyage de 8 mois, seul, quand, en plus, on parle anglais comme moi. Et si c'etait nul, penible, trop dur, trop long ? Du culot et de l'inconscience, il me semblait avoir des deux mais je me rendais soudainement compte que la part du second etait peut-etre plus enorme encore que je ne l'avais pensé.

Bref, nous voila dans l'avion. Les gens du Moyen-Orient ne sont peut-etre pas au top avec les immigres qui construisent leurs stades de foot mais ils assurent au niveau du transport aerien ! J'etais en classe economique, j'aimerais voir a quoi ressemble le standing de la premiere ! Les chaussettes Artengo de ma voisine me soufflent qu'elle est surement francaise. J'entame une discussion qu'elle ne relance que mollement. Soit, je profiterai des joies de ce voyage tout seul !

Tout seul, je ne le suis deja plus a partir de Dubai ou je rencontre trois francais plus bavards qui cherchent aussi a tuer le temps durant notre correspondance sur le chemin de Bangkok. Sur le deuxieme vol, je suis a cote de deux allemands qui demandent des bieres (gratuites) toutes les 5 minutes. A chaque fois, l'hotesse, croyant que je suis avec eux, me demande si j'en veux une aussi, et a chaque fois, je reponds "oui". Qu'est-ce qu'on ferait pas pour entretenir l'amitie franco-allemande !

Pour accompagner mon repas, je prends aussi une petite bouteille de vin blanc. Et ô surprise, alors que nous volons entre Dubai et Bangkok a bord d'un avion des Emirats, on me sert... du Picpoul de Pinet ! Un vin fabrique entre Beziers et Montpellier. C'est bien la peine de partir a l'autre bout du monde pour etre depayse !


La preuve en image.

L'avion arrive a Bangkok ou je prends un taxi avec les trois parisiens de Dubai pour rallier le centre ville. Si le retroviseur interieur orienté vers la vitre semble plus servir au chauffeur a se recoiffer qu'a conduire, nous arrivons entiers dans le centre. Fin de l'acte I.

Billets d’avion, sac à dos, appareil photo, passeport, permis international, budget, assurance, nouvelle banque, vaccins : hépatite B, hépatite A, et patati et patata... Cette fois, tout est prêt ! Hormis mon anglais bien sûr. J’en ai seulement quelques bribes. Il est justement question d’aller chercher le reste à l’autre bout du monde ! Mais comment partir au bout du monde sans vous raconter mes aventures ? Ou plutôt nos aventures, puisque je voyage en compagnie de Nestor, le petit crocodile confié par mes anciens collègues de l'école Jacques Brel.


Nestor qui se la pète au duty free de Dubaï.

Voici donc un blog. Un blog intitulé "11 kilos 7", le poids de mon sac à dos en quittant Paris. Un blog que je crée depuis Bangkok, entre une gamine de 6 ans qui regarde des dessins animés en français et une mamie qui mange par terre avec sa petite fille. Un blog à propos duquel je ne prendrai aucun engagement. D'abord parce-que je ne suis pas certain de ne pas le clôturer quand j'en aurai ras-le-bol de passer mon année face à un écran. Aussi parce-que la régularité des posts qui y paraîtront pourraient n'avoir de régulière que le nom. En effet, après avoir longuement réfléchit à la question "vaut-il mieux emporter un netbook (mini PC) ou une tablette tactile en voyage ?", j'avais fini par opter pour la deuxième. C'était sans compter sur Louna qui remit en cause non pas ma réponse mais carrément la question ! Pourquoi ne pas partir sans aucun des deux ? M'appuyant sur l'expérience de Marc, je choisis de n'emporter que mon vieux smartphone. A partir à l'aventure, autant que ce soit la vraie !