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Urgence aux îles Canaries : les îles Canaries menacées, un danger à ne pas ignorer !

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Les îles Canaries, bien que toujours populaires auprès des vacanciers britanniques, se retrouvent sous le feu des projecteurs en raison d’une série de manifestations anti-touristiques. Des tensions croissantes, alimentées par des inquiétudes locales sur l’impact du tourisme de masse, secouent des destinations prisées telles que Lanzarote et Tenerife. Malgré cette situation tendue, les autorités locales continuent d’encourager les touristes britanniques à maintenir leurs plans de voyage.

Un équilibre délicat entre tourisme et écologie

Les manifestations aux îles Canaries ne sont pas sans fondement. Des groupes écologistes, tels que Ben Magec – Ecologists in Action, ont tiré la sonnette d’alarme sur l’impact environnemental du tourisme. Selon eux, la région aurait déjà dépassé sept fois sa capacité d’accueil en raison du développement urbain et de l’afflux constant de visiteurs. Ils mettent en garde contre un possible « effondrement systémique », un terme lourd de sens qui reflète à la fois l’épuisement des ressources naturelles et la pression sur les infrastructures.

« Le territoire est plus que surexploité », explique le groupe, ajoutant que les îles souffrent d’une saturation qui pourrait avoir des conséquences à long terme. Ces préoccupations mettent en lumière la question épineuse : comment continuer à attirer des touristes sans nuire à l’environnement et au bien-être des résidents locaux ?

Malgré ces avertissements, les autorités locales insistent sur l’importance cruciale du tourisme pour l’économie des îles. Jessica de Leon, responsable régionale du tourisme, se veut rassurante. Elle a réitéré son souhait d’accueillir les touristes britanniques avec enthousiasme et a insisté sur le fait que visiter les Canaries reste une activité sûre et bénéfique pour la région.

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« Les visiteurs ne doivent pas être critiqués ou insultés. Nous jouons avec notre principale source de revenus », a-t-elle déclaré. Ce message vise à apaiser à la fois les touristes et les habitants, alors que l’équilibre entre la prospérité économique et la protection de l’environnement semble de plus en plus fragile.

Même son de cloche du côté du président des Canaries, Fernando Clavijo, qui a exhorté les touristes à ne pas annuler leurs vacances dans l’archipel. « Le tourisme est notre principale source de revenus et je pense que ceux qui viennent ici pour profiter ne devraient pas être réprimandés », a-t-il déclaré. Pour les autorités locales, toute diminution du flux touristique serait désastreuse, mettant en péril l’emploi et les revenus de nombreuses familles insulaires.

Un modèle touristique remis en question

Les manifestations, loin de viser uniquement les touristes, remettent surtout en question le modèle touristique actuel. Pere Joan Femenia, du groupe Menys Turisme, Mas Vida (Moins de tourisme, plus de vie), résume bien les préoccupations des manifestants. Il ne s’agit pas de rejeter le tourisme en bloc, mais plutôt de plaider pour un modèle plus durable, qui profite autant aux locaux qu’aux visiteurs. « Ce que nous voulons, c’est changer le modèle touristique qui submerge l’île », déclare-t-il.

Les prix de l’immobilier sont devenus inaccessibles pour les habitants en raison de l’augmentation des acquisitions de propriétés par des étrangers. Les plages sont bondées, les services publics sous pression, et la qualité de vie des résidents locaux s’en trouve affectée. Dans ce contexte, les appels à réguler la propriété étrangère et à redéfinir le tourisme se multiplient.

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L’accès à la propriété : un enjeu de taille

L’une des revendications principales des manifestants concerne l’accès à la propriété pour les locaux. Un étudiant de 25 ans, participant aux manifestations, a exprimé son mécontentement face à l’afflux d’étrangers achetant des propriétés aux Canaries. Il demande l’interdiction de la possession de biens immobiliers pour les non-résidents étrangers, incluant les Britanniques, afin de rétablir un marché immobilier plus abordable pour les habitants de l’île. « Les locaux ne peuvent plus se permettre d’acheter des maisons », déplore-t-il.

Cette situation met en lumière les effets pervers d’un tourisme immobilier non régulé. Pourtant, malgré les manifestations, les acquisitions étrangères de biens immobiliers n’ont que faiblement diminué. Selon les données récentes de l’Association espagnole des registraires, les ventes immobilières aux étrangers n’ont reculé que de 0.1 % au second trimestre de 2024, par rapport à la même période en 2023.

Un marché immobilier toujours dominé par les étrangers

Les Britanniques restent en tête des acquéreurs étrangers de biens immobiliers en Espagne, représentant 8.4 % des ventes internationales. Ils devancent ainsi les Allemands (6.1 %) et les Marocains (14.8 %), confirmant leur attrait pour les îles Canaries et les autres régions espagnoles.

Cependant, bien que les chiffres montrent une légère baisse des achats immobiliers étrangers, le problème persiste aux yeux des locaux. Les prix continuent de grimper, les résidents se sentent exclus de leur propre marché immobilier, et la frustration monte.

Faut-il repenser le tourisme aux Canaries ?

L’avenir du tourisme aux îles Canaries pose de nombreuses questions. D’un côté, il est indéniable que ce secteur est le poumon économique de l’archipel. Sans les millions de visiteurs annuels, l’économie insulaire serait gravement affectée. Les commerces, les hôtels, les restaurants, et même les services publics dépendent largement de cette manne.

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D’un autre côté, la préservation de l’environnement et la qualité de vie des habitants locaux doivent également être prises en compte. Le défi consiste à réinventer un modèle touristique qui soit à la fois respectueux des ressources naturelles et profitable aux populations locales. Cela passe par une régulation plus stricte des acquisitions immobilières, un tourisme mieux réparti dans le temps et l’espace, et des politiques incitant les visiteurs à adopter des comportements plus responsables.

Ce qu’il faut retenir

Les îles Canaries se trouvent à la croisée des chemins. Alors que les autorités locales tentent de rassurer les touristes britanniques, les manifestations anti-touristiques traduisent une volonté de changement profond. Le modèle actuel, basé sur un tourisme de masse, montre ses limites, tant au niveau de l’environnement que de la société. La solution ne passe pas par un rejet du tourisme, mais plutôt par une refonte des pratiques pour qu’elles soient plus durables et équilibrées.

Le défi pour l’avenir sera de trouver un compromis entre développement économique et respect des ressources naturelles, afin de garantir que les Canaries restent une destination attractive pour les visiteurs, tout en préservant la qualité de vie de ses habitants. Les îles doivent s’adapter pour continuer d’attirer des visiteurs, tout en répondant aux attentes des locaux.

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