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Grèce : Comment les Nouvelles Restrictions sur les Navires de Croisière Peuvent Sauver les Îles de la Surpopulation

En bref

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La Grèce, destination prisée par des millions de visiteurs chaque année, fait face à un défi majeur : comment concilier l’accueil des touristes tout en préservant l’intégrité de ses îles les plus populaires. Afin de lutter contre le surtourisme, le gouvernement grec, sous la direction du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, a récemment annoncé une série de mesures visant à réguler l’afflux de visiteurs. Ces initiatives incluent une hausse des frais d’amarrage pour les navires de croisière et une limitation du nombre d’arrivées quotidiennes sur certaines îles.

La pression croissante sur les îles grecques

Lors d’une intervention à Thessalonique, le Premier ministre Mitsotakis a insisté sur la nécessité de protéger le patrimoine social et environnemental des îles grecques, qui souffrent de la surpopulation touristique. Mykonos et Santorin, deux des destinations les plus visitées, sont particulièrement touchées par cette surcharge. En période de pointe, les croisières amènent des milliers de visiteurs supplémentaires chaque jour, créant une pression insoutenable sur les infrastructures locales.

Le tourisme représente environ 20 % de l’économie grecque, un secteur vital qui a permis à la Grèce d’accueillir 33 millions de visiteurs l’année dernière. Cependant, cette croissance exponentielle n’est pas sans conséquences : les habitants peinent à se loger à cause de l’augmentation des prix de l’immobilier, alimentée par la multiplication des locations touristiques. Sur plusieurs îles, la construction excessive de villas de vacances a aussi conduit à des pénuries d’eau, mettant en péril l’équilibre environnemental.

Augmentation des tarifs pour les croisières : une solution à l’étude

Face à ces défis, le gouvernement grec prévoit une hausse significative des droits d’amarrage pour les navires de croisière. À Santorin, par exemple, ces droits passeront de 35 centimes à 20 € en haute saison. Ces fonds serviront à améliorer les infrastructures des îles, afin de mieux gérer l’afflux touristique.

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En parallèle, une augmentation de la taxe sur l’hébergement sera appliquée aux hôtels et aux locations de vacances. Cet argent contribuera directement au soutien des communautés locales pendant les mois de forte affluence. De plus, pour encourager les propriétaires à proposer des locations à long terme aux habitants plutôt qu’aux touristes, le gouvernement a décidé d’exempter ces derniers de la taxe durant les trois prochaines années.

Le gouvernement grec veut également freiner le surdéveloppement des îles les plus touchées par le tourisme. Selon Mitsotakis, certaines îles ont déjà atteint leur capacité maximale en termes d’infrastructure. Ainsi, de nouvelles restrictions sur la construction de maisons de vacances seront bientôt annoncées.

Cette décision a été bien accueillie par les autorités locales. Santorin, qui a accueilli 1,3 million de croisiéristes l’année dernière, souffre particulièrement des effets de la surpopulation. Parfois, les 15 500 habitants de l’île sont même invités à rester chez eux pour éviter la foule.

Cependant, cette réglementation ne fait pas l’unanimité sur les petites îles. Certaines craignent que la restriction des arrivées sur les grandes destinations ne conduise à un transfert du trafic de croisière vers leurs côtes. C’est le cas d’Amorgos, une île paisible de 2 000 habitants, qui a récemment accueilli son premier grand navire de croisière, suscitant des inquiétudes quant à l’impact sur ses infrastructures limitées.

À la quête d’un équilibre délicat entre tourisme et préservation

La Grèce n’est pas seule dans cette démarche. Des villes européennes comme Venise, Barcelone et Amsterdam ont déjà mis en place des mesures pour réguler l’afflux des navires de croisière. L’objectif est de préserver l’environnement tout en garantissant une qualité de vie décente pour les habitants locaux.

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Pour la Grèce, il s’agit de trouver un équilibre délicat : continuer à bénéficier des retombées économiques du tourisme, tout en protégeant l’identité unique de ses îles. Ces nouvelles réglementations visent non seulement à réguler le tourisme de masse, mais aussi à préserver le patrimoine culturel et naturel pour les générations futures.

Le défi est de taille, mais la volonté de préserver le caractère unique des îles grecques, tout en continuant à attirer des visiteurs du monde entier, est une priorité clairement affichée par le gouvernement. L’avenir du tourisme en Grèce semble désormais dépendre de cette capacité à maîtriser la croissance, tout en garantissant une expérience authentique et respectueuse de l’environnement pour les voyageurs.