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Visas Schengen : la France se prépare à durcir les conditions pour les pays qui refusent leurs ressortissants

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Le Premier ministre français, Michel Barnier, a récemment mis sur la table une proposition radicale : renforcer les règles d’octroi de visas Schengen pour les pays qui refusent de réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière en France. Cette démarche marque un tournant décisif dans la gestion des flux migratoires.

« La France doit reprendre le contrôle de sa politique migratoire », a déclaré Barnier lors d’une conférence de presse. Selon lui, le pays fait face à des difficultés croissantes pour maîtriser cette question cruciale. Les États bloquant les rapatriements sont pointés du doigt, bien que le Premier ministre n’ait pas explicitement cité de pays. Toutefois, cette nouvelle mesure semble s’adresser en particulier aux pays du Maghreb, accusés de ne pas délivrer les documents nécessaires pour le retour de leurs ressortissants en situation irrégulière.

Un bras de fer diplomatique avec les pays du Maghreb

Même si Barnier s’est montré prudent dans ses déclarations, il est largement admis que cette proposition s’adresse principalement à des nations comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Ces pays sont souvent accusés de retarder ou de refuser la délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables à l’expulsion des immigrés en situation irrégulière en France.

Cette proposition intervient dans un contexte tendu, notamment après un fait divers tragique impliquant un ressortissant marocain, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), accusé du meurtre d’une étudiante à Paris. Cet incident a relancé le débat autour des procédures de rapatriement et de l’inefficacité de certaines politiques migratoires actuelles.

En plus de ce durcissement des règles de visas, le gouvernement envisage une prolongation de la durée de détention des personnes en situation irrégulière. Cette mesure permettrait de donner plus de temps aux autorités pour organiser le renvoi des personnes concernées. Une initiative qui s’inscrit dans un cadre plus large de sécurisation du territoire et de limitation des risques associés à l’immigration non régulée.

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La réduction des visas : un précédent en 2021

En 2021, la France avait déjà pris des mesures restrictives en réduisant considérablement le nombre de visas accordés aux ressortissants du Maghreb. À l’époque, le nombre de visas délivrés aux Algériens et aux Marocains avait été réduit de 50 %, tandis que les Tunisiens subissaient une réduction de 30 %. Cette politique visait à répondre à des préoccupations croissantes concernant l’immigration irrégulière.

Les effets de cette décision ont été immédiats, avec une forte baisse des visas accordés, bien que cela n’ait pas complètement résolu le problème des réadmissions refusées par les pays concernés.

Malgré les restrictions imposées par la France, la demande de visas Schengen en provenance des pays du Maghreb reste élevée. En 2023, les ressortissants marocains ont déposé 310 057 demandes de visas, suivis par les Algériens avec 279 005 demandes et les Tunisiens avec 85 917 demandes. Cela montre que malgré les tensions diplomatiques et les réductions de visas, l’attrait pour la France reste fort dans ces régions.

En 2023, la France a délivré 251 950 visas aux Marocains, 185 832 aux Algériens et 71 451 aux Tunisiens. Toutefois, le taux de refus de visas a considérablement augmenté, avec 55 615 refus pour les Marocains, 93 151 pour les Algériens et 17 271 pour les Tunisiens. Cette augmentation témoigne de la politique de fermeté adoptée par le gouvernement français pour contrôler les flux migratoires.

Quelles perspectives pour la politique migratoire ?

Avec ces mesures, la France montre clairement sa volonté de reprendre la main sur sa politique migratoire et d’imposer des conditions plus strictes aux pays qui ne coopèrent pas. Cependant, la coopération des pays du Maghreb reste un enjeu crucial. Tant que ces nations ne faciliteront pas les procédures de rapatriement, la France devra continuer de jongler entre fermeté et négociations diplomatiques.

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En conclusion, la proposition de Michel Barnier symbolise un tournant décisif pour l’avenir de la politique migratoire française. Cependant, seule une coopération renforcée avec les pays concernés permettra de véritablement résoudre ces défis complexes.

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