Le 14/02/11, 23:17
-72.871844333333-14.55901
Mardi 8
Première journée de travail avec William dans la CASA DEL COREGIDOR.J’ai l’impression d’être dans GOOGLE MAPS Avant d’aller au Pérou j’avais fais ma fouine sur « l’internet », « le net ». Donc, la Casa del Corregidor, c’est une ancienne maison coloniale, en face de la cathédrale, très jolie, avec un look ressemblant aux maisons du Pays-Basque !Il ya une salle d’exposition, un café bar snack avec s’il vous plait le MEILLEUR café du monde élu en 2010 qui viens de la région de PUNO . La boutique est très jolie avec deux bureaux. Mais il faut avouer que c’est un peu le désordre générale là dedans...Il y a beaucoup trop de produit et pas de concordance dans leur disposition. Mon travail consiste en aidant William a la Boutique, travailler la communication, le marketing des produit, aider a la gestion de la CIAP, et monter une étude de marché. Avec William on parle chacun de nos pays respectifs ; des différences. Je lui parle de l’Europe, il trouve ca dingue la libre circulation de personnes sur le territoire erueopéen. On fait le tour des capitales européennes sur internet, on regarde la Russie et Cuba (deux pays dont il aimerait aller). Je lui dis qu’en France c’est la mode des sites rencontres sur internet, et qu’on a au maximun deux enfants par famille. Au Pérou, ils quittent tres tard la famille (30 ans) car au niveau financier ce n’est pas évident (cela dépend des villes) et la famille est essentielle. Au Pérou, ils sont tres croyants. Mais a part le christianisme, il y a la croyance en la PACHAMAMA. La terre mère. Terre nourricière qu’il faut protéger. Ca, ça me plait bien
Tous les jours il y a les responsables (seulement des femmes) de chaque association de Puno, qui viennent à la Tienda (la boutique) pour discuter ou gérer leur travail. Vous savez le genre de femmes que l’on voit dans les reportages sur le Pérou. Les petites dames assez rondes avec leur chapeau melon, leurs pulls en laine et leurs jupes boursouflées. Hé bien maintenant c’est mes copines ! Tout les midis elles viennent me chercher, je vais manger au restaurant pour 5 soles, avec Emerlinda (la commère), Beatrix (la drôle) et Lucia (celle qui connait les bons plans). En plus elles ont fait du skype pour la première fois de leur vie avec mes parents Emerlinda la bavarde travaille aussi pour HerbaLife, elle dit qu’elle a perdu beaucoup de kilos avec ca, et elle organise donc via son club, des séances de bien être avec les plantes ! J’ai intérêt d’y aller !
Pour 5 soles tu as une entrée de légumes frits et de la soupe au maïs. Puis encore ce fameux Pollo (poulet) au riz et purée. Le dessert par contre très étrange. Mais attention il y a des restaurants plus chers aussi ! Puno c’est marrant, chaque rue à sa spécialité : la rue des coiffeurs, la rue des machines à laver, la rue des photocopies... et j’en zappe ! Dans les rues c’est toujours la FOLIE, chants, danse, défilés... J’ai du dormir a l’hôtel ce soir là car les rues étaient blindés donc pas facile de prendre un bus. J’en profite pour skypper un peu
Mercredi 9 :
2ème journée de travail. La musique bat toujours son plein « en las calles ». Il fait chaud, puis froid, puis viens la pluie froide. A Puno tu dois toujours : avoir des lunettes de soleil, de la crème solaire, un chapeau, deux pulls, un manteau, un imperméable, des chaussures qui tiennent le coup. Le midi j’en profite pour aller visiter le centre de Puno. Parmi les vendeurs de barbe a papa, je croise quelques touristes. J’avais un stress au fond de moi, le stress de devoir aller vivre et prendre une moto taxi puis un bus pour aller a mon logement que je ne connaissais pas encore. En plus les noms des « bleds » sont trop compliqués, et il n’y a aucun arrêt précis avec les bus, tu dois te référencer au paysage et a l’heure. Je préférerais dormir à Puno, pour être dans le centre. Mais avant de m’y établir, j’aimerais jeter un coup d’oeil a mon possible logement de Chinchamayo, en pleine campagne péruvienne, mais à seulement 25 minutes en bus.
Je me jette donc à l’eau (et en plus il y avait vraiment des pluies torrentielles) Je rencontre le frère de Bertha (elle travaille a la CIAP), Nestor, il vit la bas aussi, a Chinchamayo, avec sa famille, ils m’ont donc bien appuyé pour le trajet. Le bus prend des routes inondées, cabossés, troués. A Chinchamayo, tu entends les oiseaux.
On arrive enfin à Chincha. Une grande maison paumée dans les champs aux terres trempés, nous ouvre ses portes. J’y rencontre Javier et, surprise, 5 femmes artisanes qui papotent tranquillement en tricotant. Quelle image. Le lieu est comme « dans le temps », avec la zone pour les cochons, l’eau qui sors d’une pompe a fontaine, des pièces toutes petites à l’ancienne. J’ai même du demander comment on utilise les WC... c’est vous dire ! Mais sinon c’est très charmant ! On joue au ballon avec Miguel et Javier. Je commence à réaliser que je vais vivre ici. Tout le monde est accueillant, ils sont ravis de me voir et de discuter avec moi. J’en fais de même (pas avec moi-même mais avec eux hein). Je sentais un malaise quand même au fond de moi. Quand j’ai découvert ma chambre (toute belle mais très simpliste, avec la seule vue sur les champs) ca m’a fais un coup dur. J’ai retenu mes larmes. Je ne pensais pas que j’allais vivre ca. La vie avec une communauté. Je me refugie dans ma chambre, et là tout me manque, mes proches. Un malaise et une peur aussi surement. Je reste un bon moment dans ma chambre à me tourmenter, à sentir un terrible manque. Et personne a qui en parler. Je pense que le fait d’être en transit toute la semaine, de vivre plein de choses, mais seule finalement, n’a pas été facile à vivre sur le moment. Le fait d’écrire me permet aussi de faire le point sur ce que je vis actuellement et de mieux le comprendre.
On vient toquer à ma porte, Genenova et son deuxième film Edy, m’invite à prendre le repas du soir. Sur le coup un peu de précipitation je mets le manteau les chaussures et file a la cuisine. Quelle surprise cette soirée !! J’avais l’impression d’être dans l’émission « en terre inconnu » ou comme Julie Andrieu dans « fourchette et sac à dos ». A découvrir l’autre. Il y avait moi, Genenova, son mari (il parle peu, mais quand il parle c’est toujours drôle et intéressant), et leur deux fils. On a passé la soirée à rire, a s’échanger des mots en français et en Aymara, leur langue régionale. Au Pérou il y a l’espagnol bien sûr et surtout le quechua (qui se parle dans le nord) et l’Aymara. D’autres dialectes aussi de la selva par exemple, l’Amazonie.
On mange une soupe a base de mais, de riz, de patates, de carottes. La patate se dit « papa » et donc j’en profite pour dire que moi la patate c’est mon papa. Ça nous fait rire. On finit par un thé à la pomme et je leur offre un paquet de beurre petit lu, le chien, Chanz, en aura aussi. On discute ainsi de plein de choses, on échange, c’est interculturel et ça me plait. Je joue à l’UNO avec Edi, on se marre bien. Eddi est en vacances pendant deux mois (janvier, février). Mais toute l’année il a cours le matin a Puno et viens aider son père au travail l’après midi. Même pendant les vacances il se lève à 6h du matin...et Genoneva à 5h30 pour préparer les déjeuner, et tenir la seule boutique de Chinchamayo(même le dimanche)
Le père m’a dit qu’il allait tout m’apprendre sur la culture des légumes, du Quinoa et surtout l’Aymara. Ils ont souvent l’habitude d’accueillir des touristes de tourisme solidaire de l’association Pachamama (qui travaille avec la CIAP aussi).Il ya déjà eu deux jeunes qui sont resté 2 mois et 1 mois et demi. Je vais battre le record !